Myron Stark

some things about you

avez-vous fait parti des heureux chanceux en entrant dans l'un des abris lors de la pluie de bombe ? si non, où vous êtes-vous caché et comment avez-vous affronté cet événement ?
Je sais pas spécialement si on peut se considérer chanceux d'avoir terminé dans cet abri, étant donné comment ça a tourné. Mais ouai, j'ai eu ma place. Honnêtement, j'aurais probablement préféré réussir à me cacher à l'extérieur histoire de ne pas terminer avec des poils partout et une tendance à avoir les crocs, mais bon. On fait avec ce qu'on a. Et puis, c'est quand même un sort plus enviable que de se faire évaporer par une explosion nucléaire, quand même. A part le problème de pilosité, on a bâti un truc plutôt sympa au final, alors je vais pas me plaindre. Tant que j'ai l'opportunité de boire un coup et de casser des gueules, je vois pas pourquoi je gueulerais...

avez-vous ou aviez-vous de la famille ? quelles sont/étaient vos relations avec les membres de  votre famille ? où étaient-ils durant la pluie de bombes ?
J'avais de la famille, même si j'avais depuis longtemps arrêté de la considérer comme ma famille. J'ai quitté la maison très tôt, parce que je supportais plus mon père alcoolique et ses coups. Ni ma mère et sa passivité. La seule que je regrette encore, c'est ma petite sœur. Elle n'avait rien demandé à personne, mais malheureusement, elle était trop jeune pour avoir son mot à dire. Contrairement à moi, qui ait eu le choix de me barrer quand ça a commencé à devenir trop chaud... J'ai un peu honte, avec le recul. C'est comme si je l'avais abandonné. Parfois, je pense à elle et je me dis que ça aurait été bénéfique pour son avenir, si j'étais resté... Enfin. C'est du passé.
Quant à savoir où ils étaient pendant la pluie de bombes... Aucune idée. Je n'étais pas retourné chez mes vieux depuis mon départ, alors... Peut-être qu'ils ont eu une place dans un abri. Peut-être qu'ils sont morts désintégrés. Je pense que je ne le saurais jamais. Si une personne devait avoir survécu, je préférerais que ce soit ma sœur, mais j'y crois pas trop. Et même si c'était le cas, je ne la reverrais jamais.
J'avais aussi des amis et une fiancée avant tout ça. Mais on s'est perdu de vue le jour où ça a pété. Mais j'y pense peu, parce que ça fait mal. Je n'ai jamais eu de nouvelles et je pense que j'en aurais jamais. Et ça ne sert à rien de s’appesantir sur ce passé-là. Ca fait dix ans, c'est bien trop long pour espérer encore...

étiez-vous dans un abri ? si oui, quelle expérience y avez-vous vécu ? comment cela vous a-t-il changé ? si non, êtes-vous au courant de ce qu'il s'y déroulait ? qu'en pensez-vous ? auriez-vous préféré endurer les expériences plutôt que de rester à l'extérieur ?
J'étais dans l'abri 7. L'abri des bêtes sauvages. Ils nous ont transformé en loup-garou rien que ça. Expérience de merde pour faire naître des monstres de légendes. On dirait le début d'un mauvais film, sauf qu'on est pas dans un film et que je peux attester que la première fois que je suis devenu un animal, c'était pas super joyeux, ou super beau. Bon, ça donne des capacités sympas et on peut se la péter autour d'une bière en le racontant aux touristes, mais ça reste limité. Surtout que des touristes à notre époque, c'est pas comme si ça existait encore.
Quant à savoir si ça m'a changé... J'sais pas, j'avais une grande gueule avant, ça a juste confirmé l'évidence à ce niveau-là mais au sens propre. Pour le reste, bah j'suis plus humain, donc ouai, ça entre dans la catégorie changement.

quelle est votre relation avec votre nouvelle famille ou les personnes avec qui vous survivez actuellement ? quelle est votre réputation au sein de votre groupe ?
J'ai une bonne relation avec la meute. Enfin, les autres ont eu du mal avec mon caractère au début, comme tout le monde, et j'imagine que certains peuvent toujours pas me voir en peinture. Mais en règle général, on s'entend bien. De toute façon, la meute, c'est plus qu'une famille. On vit ensemble, on saigne ensemble, on meurt ensemble. Après, au niveau de la réputation, je pense qu'elle est bonne. Je suis là depuis le tout début, les autres me connaissent. Je fais du bon taf, j'ai un caractère assez fort pour exister au milieu des autres et je pense que je suis respecté au même titre que les autres anciens. Après, ma grande gueule et mes tendances à la provocation et à la baston me précèdent, mais je pense pas que ce soit un mal. Au moins, les gens savent à qui ils parlent. Et ils savent que s'ils ont un service à me demander, ce sera fait tant qu'on se fout pas de ma gueule.

que seriez-vous prêt à faire pour rester en vie ? quelle est la pire chose que vous ayez faite ? avez-vous déjà tué ?
Pour rester en vie ? Je suis prêt à tout, sauf à trahir la meute, je pense. Et encore, ça dépend des circonstances. Disons que je n'ai pas beaucoup de limites. C'était déjà le cas avant l'apocalypse, et ça a pas changé. Ça a même renforcé ma conviction. La survie, ça passe avant tout le reste. J'ai fait beaucoup de choses horribles avec les années et je compte pas m'arrêter. Mais encore une fois, ça date de bien avant la pluie de bombes et on change pas fondamentalement. Et évidemment, j'ai déjà buté des types et sans état d'âme. A un moment donné, c'est tuer ou être tuer et je tiens à ma peau. Et puis, je n'ai pas énormément de talents, faut bien que j'exploite ceux à ma disposition.

en quoi l'apocalypse vous a-t-elle changé ? regrettez-vous le temps d'avant ou profitez-vous des nouvelles aptitudes que la guerre vous a offert ?
L'apocalypse m'a pas vraiment changé. Disons qu'elle a accentué mes côtés borderlines. En enlevant un sacré paquet de contraintes. Plus de lois, plus de sociétés aux règles débiles. Je suis plutôt heureux de ce chaos, en fait. Si on oublie les expériences et le côté radioactif de la chose. Je profite à fond de ce nouveau monde. A mes yeux, c'est la meilleure chose qui pouvait arriver. J'ai toujours rêvé de liberté. Une liberté absolue, immuable. Et quoi de mieux qu'une apocalypse et que la destruction du monde pour y parvenir. Maintenant, c'est chacun pour soi. Je fais ce que je veux, quand je veux. Et je prend mon pied. Un putain de kiff.